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samedi 10 novembre 2018

La Veille Technologique

S’il fallait des raisons d’apprendre

La veille technologique est un processus incontournable aujourd'hui dans n'importe quel domaine et métier mais cette vérité est d'autant plus forte dans le monde de l'IT tant cet eco-système change vite et se transforme rapidement.

Les concepts changent, les processus changent, les technologies changent et tout cela en même temps et ne pas les suivre c'est s'exposer à devenir rapidement inadapté face, pour d'une part, à des besoins clients  en perpétuels évolutions mais aussi d'autre part à des exigences de performances qui doivent faire face a des enjeux de dimensionnement de plus en plus présent (comme avec l’essor du BigData et par extension du Machine Learning cette dernière décennie [1])

Ainsi ne pas faire de veille technologie, par extension, c'est s'exposer individuellement a l'inadaptation face à un marché de l'emploi qui lui aussi évolue vite. J'ai, moi même, comme j'en ai parlé dans mon article un peu auto-biographique [2], pu perdre a certains moment le fil de l'actualité du monde technologique et théorique. Ainsi selon mon évaluation (ça ne vaut que mon avis), aujourd'hui, si un individu s'endort pour quelques 2 a 4 années, alors le gap qu'il aura a combler sera pour lui équivalent a repasser une bonne année des études qu'il avait pu suivre lorsqu'il était étudiant!
Je n'imagine pas la masse de travail a faire si il s'endort plus longtemps car cela ne prend pas en compte bien d'autres phénomènes qui intervienne au delà de ne rien faire.

Un des premiers phénomènes est celui de l'oubli, après combien de temps parvenez vous encore a exploiter des connaissances que vous avez acquises quelques temps plus tôt? honnêtement? 1 mois? 3 mois ? 6 mois? 1 an? 3 ans? 5 ans? Bien sur ce qui est appris est globalement acquis, mais le temps est délétère et selon la manière que cette connaissance a été acquise, il en restera plus ou moins les bases au mieux et nécessitera des révisions.
Personnellement je pense que au delà 3 mois sans utilisation, une technologie nouvelle devra être révisé, et que pour une connaissance couramment utilisé, il faudra probablement 3 années d'inutilisations pour impliquer la nécessite d'une révision (si a ce moment la cette technologie ou connaissance est encore d'actualité!)
De plus, il existe des freins et des limites propres a l'hommes qui font qu'il est nécessaire de faire de la veille technologique régulièrement. Par exemple:
  • les biais cognitifs (bais de confirmations, préjugé, culture, etc...) qui auront altérer notre lecture initiale des faits et qui dans le temps ne feront que renforcer un point de vue sur un sujet qui sera peut être complètement erroné [3]. La veille technologique permet d'apprendre a réviser son jugement et ainsi passer outre nos préjugés (nous évitant alors de passer a coté de sujet intéressant voir même important 
  • le vieillissement est malheureusement un fait et comme on dit, parmi les génies, seuls ceux de moins de 40 ans ont réalisé des grandes choses et des bouleversements justifiant des changement de paradigme : il ne faut donc pas compter sur l'age pour nous aider a être plus performant. Pourtant, la veille technologique a l’intérêt, au delà du travail d'apprentissage de connaissances, d’entraîner le cerveau a réfléchir, a construire sa pensée, a imaginer, a se restructurer. 
  • la confiance en soit, peut être un frein a la connaissance, et la veille technologique peut permettre de gagner en confiance et être plus capable de se mettre en avant sur des sujets.
Au delà de l'acquisition de connaissance brut, la veille est donc un indispensable, elle permet de se maintenir a jour de l'actualité mais aussi de maintenir ses sens en éveil, se maintenir prêt a relever de nouveau défi quitte a même aller sur des sujet non connus!  C'est même la peut être la partie la plus utile de la veille technologique, garder l'esprit aguerri a la réflexion et a la résolution de problématiques sans avoir peur de sortir de son cadre.

WWWWH

Maintenant que l'on s'est donné (de bonnes) raisons de faire de la veille technologique, regardons un peu du coté du WWWWWH [4] pour creuser les axes de cette démarche.

Why ?

Evidemment nous n'allons pas refaire la partir introductive de cet article mais restons pragmatique, pourquoi faire de la veille technologique? Plusieurs points de vue peuvent être aborder:
  • Court terme : le besoin projet, c'est peut être ce qui est le plus pragmatique, pouvoir mettre directement en pratique ce que l'on apprend!
  • A moyen terme : Assouvir de la curiosité mais aussi se maintenir a jour techniquement et aussi parce qu’il ne faut pas attendre qui que ce soit pour préparer l'avenir, sachant que ce sont probablement ces connaissances qui permettront d’accéder a certains autres types de projets
  • A long terme : entretenir les connaissances, mais aussi alimenter la curiosité personnelle de façon a continuer a faire un métier qui nous passionne, un métier ayant du sens.

When ? Where ?

Inutile de dire que ce chapitre sera court! Tous le temps, Partout! Comme le disait Einstein (citation du livre d'Etienne Klein, le pays qu'habitait Albert Einstein [5]):
"L'essentiel dans l’existence d'un homme de mon espèce, réside dans ce qu'il pense et comment il pense, non dans ce qu'il fait ou souffre"
En substance, signifiant pour moi que peu importe le lieu et le temps pour quoique ce soit, l'essentiel est l'utilisation de sa pensée et la manière de la construire. Et autant cela n'engage que moi mais la veille technologique (tout apprentissage en fait) a un rôle structurant pour la pensée qui est important de développer.

What ?

La question du sujet de la veille technologique est compliqué. Il s'agit ici d'un élastique tendu au bout de lequel on trouvera d'un coté, les sujets d’intérêts et de l'autre les sujets utiles!
Toute la difficulté dans une carrière sera de réussir a reboucler cet élastique! On peut distinguer différents types de sujet:
  • les sujets généraux ou transverses
  • les sujets spécifiques ou ciblés
Les premiers auront généralement pour but de donner du sens a une activité de veille technologique. Ce seront donc des sujets plutôt de méthodologie, conceptuel, historiques, et ou posant un contexte. Nous sommes alors plus dans un contexte de vulgarisation.
Les second seront des ramifications des premiers en s'attachant a entrer dans l'intimité d'un aspect du domaine considérer. Il s'agira donc plutôt de sujets abordant certaines technologies, frameworks ou encore de sujets décortiquant une problématique données. Pour aborder ces points, il faudra généralement un certain bagage.

How 

La partie la plus intéressante! Comment réaliser sa veille technologique? Probablement en ne faisant pas faire n'importe quoi non plus! Il importe que ce travail d'apprentissage soit pertinent et efficace! 

Tout d'abord, passons en revu les basiques:
Il est évident qu'il faut avant toute chose identifier un sujet intéressant. On sait pertinemment que la capacité d'apprentissage sera directement conditionné par le taux d’intérêt qui sera alloué au sujet. Bien sur on nous dira:

"Parfois, certains sujets, même indispensable, ne sont pas intéressant! "

C'est vrai, parfois il faut effectuer des veilles technologiques sur des sujets peu ou pas intéressant parce que ce sont des choses déjà vu et qu'il faut alors réviser ou parce que simplement ce sont des pre-requis qui sont juste pas intéressant. Dans ce genre de situation, l’idéal est de coupler le sujet avec un autre pour lequel l’intérêt sera plus grand. Ainsi, l'utilisation du second sera un prétexte pour le premier. L’idéal est même que le second soit une technologie déjà un peu maîtrisée de façon a limiter la marche a gravir.
Une fois le sujet cerné, il importe d'identifier les bagages nécessaires pour l’appréhender. Autant commencer par le commencement! Cela mène à construire un programme pour sa veille technologique. Sans cela, le risque est de sortir du cadre du sujet que l'on souhaitait traiter, attiré par l'ensemble des sujets amont à celui ci, sans cela, le risque est de se retrouver, un mois plus tard, a finalement encore préparer la veille du sujet initial!
Apres il ne faut pas non plus être trop exigent avec soit même car parfois en vagabondant, on se découvre de nouveaux centres d'intérêts et de nouvelles choses a apprendre, c'est ca aussi la veille technologique, s'ouvrir a d'autres choses. 

Ainsi, il est bien de se planifier sa veille technologique mais pas trop afin d’être raisonnable et réaliste avec des objectifs atteignables! Cela évitera de se décourager et de perdre le rythme et finalement abandonné en pensant "je suis trop vieux pour ces conneries". 

Dans le cas ou il faut tout apprendre d'un sujet alors il sera préférable de se tourner vers des supports autres que internet de façon a avoir des sources plus englobante (on sera alors plus sur des sujet généraux comme ceux dont nous avons parlé précédemment)
Maintenant que l'on a cerner le sujet, et identifier les pré-requis, il va falloir trouver les moyens de s'informer. Bien sur la première approche est de se tourner vers internet. Effectivement, on y trouve beaucoup d'informations (peut être parfois trop) sous de nombreux formats:
  • l'article les articles sont souvent un peu plus généraux et donne une vision d'ensemble de sujet spécifique
  • la vidéo est un support un peu spécial, souvent pratique pour les sujets généraux car permettant de comprendre les tenant et aboutissant d'un sujet, par contre lorsqu'il s'agit d'entrer techniquement dans les sujets, cela devient plus compliqué a suivre et nécessite de jouer beaucoup avec le curseur d'avancement. Pas fan personnellement, je peux comprendre que d'autre y adhère plus facilement (que moi), question d'affinité.
  • le tutorial est un article exclusivement dédie a la démonstration, très pratique pour acquérir une expérience, elle ne permet pas forcement par contre de comprendre les concepts sous-jacent contrairement aux article
  • la présentation est un exercice délicat, elle doit marié un contenu intéressant et une bonne pédagogie. Elle apporte la possibilité de connaitre un point de vue spécifique peut être différent de sa propre compréhension et d’étayer le sujet avec l'interlocuteur. 
  • le blog souvent très pratique car regroupant des articles ou des tutoriaux, il permettent d’acquérir une connaissance très précise sur un sujet ou d'une problématique
  • la doc technique est exclusivement a réservé pour ceux qui ont déjà le bagage mais qui cherchent des détails ou qui sont dans une phase de POC
  • le mooc est une formation en ligne mixant articles, tutoriaux et vidéos. Souvent a réserver a des vielles technologiques conséquente, quand on part de loin sur un sujet.
Enfin, dans les cas difficile ou trop conséquent, il faudra préférer probablement s'appuyer sur un livre de façon a avoir un support couvrant l'ensemble des problématiques dans un formalisme homogène et cohérent.

Nous n'avons encore pas vraiment parler d'outils ou de méthode (enfin si avec cette article) cependant, il me semble que la phase de construction de la connaissance est une étape intime et que si vous en êtes la c'est que vous avez déjà depuis longtemps appris a apprendre et que vous vous connaissez et savez comment optimiser cette phase d'assimilation et de compréhension.

Pour ma part, elle se réalise assez simplement:
  • Identifications des sources intéressantes par une lecture rapide filtrante
  • Relecture approfondi par une prise de note
  • Synthèse général par quelques schéma (UML, Mindmap, ERA selon votre domaine de compétence et vos connaissances, nous verrons que cela sera utile par la suite)

Enfin suite a cela a priori, et c'est ce qui viendra en tête de tout le monde, il faut mettre en oeuvre ce qui est appris. C'est effectivement très important car au delà de nous permettre de comprendre les avantages et inconvénient d'une technologie, la mise en oeuvre permet aussi de consolider l'apprentissage en se confrontant aux lacunes de la compréhension que l'on a du sujet (prejugé, biais cognitif, etc...). 

La mise en oeuvre se réalise par un POC (Prove Of Concept).  Il va permettre de vérifier que la technologie offre bien les services qu elle annonce mais et surtout va permettre de savoir que l'on est capable de l'utiliser!

A ce stade alors on pourrait s'attendre à ce que le processus de veille soit a ce stade terminé... il n'en est rien, réaliser un POC est une chose mais le terme de la veille n'est pas cette phase. Finir correctement une veille technologique nécessite de transmettre ce qui a été appris.

Teach

Pour débuter ce paragraphe, je citerai Robert Heinlein :
"When one teaches, two learn" 
Oui, enseigner a d'autres ses connaissances c'est faire aussi de la veille technologique! 

Même si cela est fait très rarement par même ceux faisant de la veille technologique regulierement, la dernière phase d'un apprentissage quel qu'il soit est de démontrer sa capacité à restituer ce que l'on connait. Cela augmente significativement la maîtrise du sujet étudié pour les raisons suivantes:

  • Mon directeur de thése citait souvent Nicolas Boileau (que je paraphraserai pas): 
"Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement"
  • Faire une restitution des connaissances acquise impose de se confronter a la réalité de notre compréhension car en transmettant son savoir, on doit être en mesure de garantir celui-ci! Il faudra donc se pencher plus sur les détails de faire une préparation donnant du sens a l'ensemble, de la cohérence. 
  • Impose, contrairement au POC ou la mise en oeuvre ne permet que de démontrer notre capacité utiliser une technologie, d'en avoir compris les tenant et aboutissant, les éléments pivots, etc...
Donc enseigner va permettre de consolider sa propre connaissance mais aussi d’être face aux choses que l'on aura oublié, a coté duquel il est possible de passer, les subtilités car heureusement, les gens auquel la restitutions s'adressent ne sont probablement pas complètement vierge de connaissances sur le sujet! C'est même du coup la l'occasion de confronter des idées et des points de vue.


Comment transmettre? A qui?


Alors du coup finalement vient la question de comment transmettre? et a qui? Il s'agit d'une question a laquelle chacun doit donner une réponse selon le contexte dans lequel il évolue et les sujets qu'il traite!
Tout d'abord le comment. De la même manière que certaines sources d'informations ont permis d’acquérir des connaissances, rien n’empêche de produire le même genre de support. Ça peut être un blog (comme moi) ou des vidéos (dans la mouvance youtube) mais il faut garder en tête l'objectif de ce travail, le support ne doit pas devenir non plus plus complexe a mettre en oeuvre que le sujet lui même! 

Apres c'est selon l'envies mais il faut garder une chose importante en tête, la veille technologique, c'est pour vous. Le succès de transmettre ses connaissances est un plus si des gens y ont appris quelque chose, ce qui compte c'est le travail de formalisation, consolidation qui a été nécessaire.
Se poser la question de à qui enseigner ses connaissances acquises lors de la veille technologique, c'est avant tout et surtout une question cherchant a positionner le profil de l'interlocuteur cible.
On peut en définir plusieurs types:
  • le novice sur le sujet. Dans ce cas, la restitution de la veille technologique doit être très progressive, il s'agit de ne pas noyer l'interlocuteur. Cette approche progressive aura alors pour intérêt dans la veille technologique de démontrer la maîtrise globale et cohérente du sujet. On sera ici plutôt dans un exercice de vulgarisation.
  • l'expert du sujet. Il faudra pour un public aguerri être très prudent. Bien poser les concepts du sujets et être précis dans les démonstrations. L’intérêt de ce public est d'imposer a votre discourt un certain degré de justesse dans ce qui sera présenté car la critique pourrait être cinglante en cas de grosse bévue. Par contre les échanges seront plus pertinent et enrichissant.
  • l'inconnu. Ce sera l'interlocuteur le plus difficile, car faute de savoir se positionner, il faudra considérer un support de communication adapté au deux types d'interlocuteurs présentés précédemment.

Conclusion

Certains diront que la veille technologique est surement un indispensable mais qu'ils n'ont pas le temps. Effectivement, on a tous une vie en dehors du travail, cependant dans le monde de l'IT ou tout change très vite, on ne peut se satisfaire des formations d'entreprise pour se tenir a jour. De plus, la veille technologique est une activité complexe qui pour être efficace doit être mené régulièrement mais aussi avec de la méthode.
Dans cet article, a été présenté une approche (celle que je suis personnellement) permettant de mener cette veille tout en tachant de la rendre efficace au mieux. Elle consiste globalement a bien sur hiérarchiser les sujets mais aussi après en avoir pris connaissance et avoir fait une mise en oeuvre, a réaliser un travail de restitution.

Pour aller un peu plus loin, voici quelques articles et blog permettant de compléter et confronter mon point de vue [6], [7], [8]

Références

[1] Big data et Machine Learning, 2016, de Pirmin Lemberger (Auteur), Marc Batty (Auteur), Médéric Morel (Auteur), Jean-Luc Raffaëlli (Auteur)
[2] https://un-est-tout-et-tout-est-un.blogspot.com/2018/09/100-un-peu-dautobio.html
[3] http://www.psychomedia.qc.ca/memoire/2014-05-29/transformation-des-souvenirs
[4] https://un-est-tout-et-tout-est-un.blogspot.com/2017/12/qqoqccp.html
[5] Le pays qu'habitait Albert Einstein Broché – 19 octobre 2016, Etienne Klein
[6] https://www.camilleroux.com/2009/09/20/conseil-realiser-bonne-veille-technologique/
[7] https://linuxfr.org/news/methode-et-outils-pour-la-veille-technologique
[8] https://toiledefond.net/5-outils-pour-commencer-une-veille-sur-internet/

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